A partir de morceaux de musique collectés en Bresse, les musiciens ont travaillé des arrangements pour amener d’autres couleurs à ces mélodies. Les écritures musicales et la direction ont été confiées à un musicien joueur de vielle du Centre France.
Y en a passé de l’édge sos les ponts dimpe ces fins d’an-nias de dans le temps ! La féte de Noué, vez nous, n’avait pôs l’importance d’onjord’heu.
En c’ temps-là, la s’main-ne devant, en clâsse, on appreniait le poème « Rêve de Noël » de Rosemonde Gérard. Le 24 décembre, pendant la vouilla, on se rassembiait dans le hameau de Lai Roèche. Pis on partait sos la conduite de deux braves fommes que portaint chaiqu’une na lantârne. Les flammes des bougies que lusataint faillaint dansi d’vant nous des grandes ombres su la nage.
Sabots cirés, on allait à pid à la messe de min-nait. L’éillis’ était all’mée dave des cierges, y’était féerique ! L’office se finissait dave « Minuit Chrétiens ». Alors la son-nerie de noutés deux scioches s’envoûlait dans la nait vés noutés hameaux. La crèche était montée vés l’autel ; c’ qu’on aim-mait le mieus, y’était l’ange que djait merci en bassant la téte quand on li baillait on sou.
Ape on r’veniait à la mainzon, on mangeait tchéques marrons tcheus dans la brése de la cheum’nia pis on bouai-illait na goutte de vin roge chaud ape sucré pou se réchauder. Le lend’main, on trouvait su on coin de la traub’ille na pipe en sucre roge, des bonhommes pis des cœurs en pain d’épice, na ou deux oranges.
Mais les huit derris jos de l’an-nia, on était énervés en attendant c’le qu’a marqué nouton enfance, qu’allait passer pou la cheum’nia pou nous apporter on ne sét pôs quai, quéque choûse à quai on avait rêvé toute l’an-nia mais qu’on était pôs du tout sûrs de trouver dans noutés sabots le lend’main maitin : le Pére Janvier.
Il en est passé de l’eau sous les ponts depuis ces fins d’années d’autrefois ! La fête de Noël, chez nous, n’avait pas l’importance d’aujourd’hui.
En ce temps-là, la semaine avant, en classe, on apprenait le poème « Rêve de Noël » de Rosemonde Gérard. Le 24 décembre, pendant la veillée, on se rassemblait dans le hameau de Lai Roèche. Puis on partait sous la conduite de deux braves femmes qui portaient chacune une lanterne. Les flammes des bougies qui vacillaient faisaient danser devant nous des grandes ombres sur la neige.
Sabots cirés, on allait à pied à la messe de minuit. L’église était éclairée avec des cierges, c’était féerique ! L’office se finissait avec « Minuit Chrétiens ». Alors la sonnerie de nos deux cloches s’envolait dans la nuit vers nos hameaux. La crèche était montée vers l’autel ; ce qu’on aimait le mieux, c’était l’ange qui disait merci en baissant la tête quand on lui donnait un sou.
Puis on revenait à la maison, on mangeait quelques marrons cuits dans la braise de la cheminée et on buvait une goutte de vin rouge chaud et sucré pour se réchauffer. Le lendemain, on trouvait sur un coin de la table une pipe en sucre rouge, des bonshommes et des cœurs en pain d’épice, une ou deux oranges.
Mais les huit derniers jours de l’année, on était énervés en attendant celui qui a marqué notre enfance, qui allait passer par la cheminée pour nous apporter on ne sait trop quoi, quelque chose à quoi on avait rêvé toute l’année mais qu’on n’était pas du tout sûrs de trouver dans nos sabots le lendemain matin : le Père Janvier.
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