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Les étrennes :
«Noué» (Noël) n’était pas autrefois, du point de vue des enfants, le moment le plus attendu. Noël était avant tout une fête religieuse dont le point fort, après avoir fait la «v’yie u quart du fu» (la veillée au coin du feu), consistait à se rendre à la messe de minuit; donc point de réveillon avec cotillons et champagne! Le but de cette veillée était avant tout de patienter « tant qu’à mineit » (minuit).
Il fallait que les enfants attendent huit jours de plus avant que le «Père Dzanvi» (le Père Janvier) leur apporte leurs cadeaux. Le «Père Dzanvi» était en quelque sorte le Père Noël local, avant que la société Coca-Cola ne fixe définitivement l’image que nous lui connaissons, dans ses publicités des années 30. (Notons au passage que la pelisse rouge et blanche dont il est revêtu n’est pas sans rappeler les couleurs de la marque du soda pharmaceutique.)
Peut-être cette tradition du «Père Dzanvi» a-t-elle une origine commune avec Saint Basile, le père Noël des Grecs. Saint Basile (de Césarée), le premier saint à apparaître par ordre chronologique sur nos calendriers, est fêté en Grèce, et chez les chrétiens orthodoxes, non le 2 ,mais le 1er janvier, jour de l’An chez nous. C’est lui qui, traditionnellement, apporte des cadeaux aux enfants grecs.
Ce personnage ne ressemble pas du tout à l’image qu’on se fait habituellement du bonhomme Noël rondouillard, aux joues roses, et plein de jovialité. Celui-ci est beaucoup plus austère, représenté avec des cheveux bruns, une silhouette mince, un visage anguleux surmonté de sourcils fournis et encadré par une longue barbe brune.
Il n’est pas facile de retrouver en Bourgogne, pas plus qu’ailleurs en France, des représentations du Père Janvier.
Comme on peut aisément se le représenter, la vie des enfants vivant à la campagne au début du siècle dernier était bien loin de ce qu’elle est devenue au début du 21ème siècle. L’existence était rude et les divertissements bien plus rares qu’aujourd’hui; au point que le vocabulaire désignant les jouets se limite à quelques termes isolés (par exemple : la «magain» —la poupée—, la «frise» —la toupie—).
Le plus souvent, les enfants devaient se contenter d’une orange ou de « papillotes » ; plus rares étaient ceux qui avaient la chance de recevoir des cadeaux beaucoup plus chers .
Quant à ceux qui qui n’avaient pas été sages, ils devaient redouter les «veurnailles» (verges souples faisant office de martinet), ou bien encore de se faire emmener par le « patti », le chiffonnier, (dont le nom vient de « patte », le nom local qui désigne un chiffon,) et qui faisait figure de croquemitaine dans nos campagnes.
Il existe encore de nos jours une «Rue des Pattes» à Chalon-sur-Saône, qui porte sans doute le souvenir d’une activité ancienne à cet endroit.
Pour finir, signalons encore que le Père, ou Bonhomme, Janvier, n’est pas seulement connu dans le Pays du Tseu ou dans le Morvan et le Nivernais mais aussi dans d’autres régions un peu plus éloignées (comme par exemple à Saint-Août dans l’Indre)
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