Commentaires de M. Emmanuel op. cit.
« Charles Bigarne n’avait recueilli à Beaune qu’une strophe de cette chanson dansée (Ronde). M. Morelet, de Velars-sur-Ouche, lui adressa, en 1892, les deux strophes précédentes, et la clausule Miserere. Ces strophes ne diffèrent chacune de la strophe III que par deux mots. La fruste poésie parait avoir pour sens :
« J’ai vu le loup, le renard, le lièvre boire à la pinte (cheuler, en ancien patois dijonnais [traduction discutable : infra]) ;
Je les ai vus en me cachant derrière un buisson (« rebeuiller » : regarder sans être aperçu).
C’est un curieux spectacle. Mais, ce qui est plus merveilleux, je les ai vus chanter, et je les ai imités (« rechignés »).
Enfin ils se sont mis à danser, et moi-même ai conduit la Ronde (« revirer » : exécuter et régler la danse circulaire).
Un tel acte est effroyable. Que le Seigneur nous pardonne !»
Notre éminent compatriote, Edouard Estaunié, voit en cette pièce un « retour de sabbat ». L’air est une parodie du Dies irae liturgique, ce qui permet, malgré l’absence du VIe degré de l’enrôler avec certitude sous la bannière du mode de RÉ.
C’est là une des plus anciennes chansons du recueil. [Patois et locutions du pays de Beaune, page 207. Air n°17] »