Les Auvens de Noué / Calendrier de l'Avent

Dimanche 22 Décembre

Noël Huron*(Jesous Ahatonhia)  

chantée par Alan Mills

dans Folklore de Montréal – Analekta Achives – https://outhere-music.com/fr/albums/folklore-montreal

*Jesous Ahatonhia « J​ésus est né », c’est ce que signifie le titre de ce cantique de Noël aussi connu comme le Noël huron. Composé vers 1641-1642 et attribué à saint Jean de Brébeuf (l’auteur pourrait aussi être son confrère jésuite Paul Ragueneau, qui maîtrisait très bien la langue wendate également), il s’agit du plus ancien chant de Noël au Canada et du premier chant en langue autochtone mentionnant le nom de Jésus.

Plus d’infos ici

Autre version ici :https://www.youtube.com/watch?v=psIEvfdqXw8

Les paiqu’rettes de Nôè / Les pâquerettes de Noël

« Rimaillerie en patois de Marsannay » Jean Bart (1956)- adaptation et lecture par Jean-Luc Debard

Tôt prôs d’chez nôs, pôr eune belle neût,

Quand eune jôlie luyotte s’ailma

Dans les cieux âtôr de min-neût,

Ailors que’d’jouaiyeux gloria

Eclaitínt pairtôt su lai tarre,

Tôs les bôrgers de nôt’montaíngne

Daivou lôs biâ troupiâ dare-dare

D’volérent dans lai verte campègne.

 

Es airrivérent â méme môment

Que les Rouais maiges, ces grands seûv’raíns

Venu aipôrtai lôs présents

A Rouai Nôviau, lô benjaimín.

 

An’y’aivot entremi les bôrgers

Eún p’tiot gaiçon qu’aivot pu

 mitan des ménétriers

Se faufilai tôt prôs de Jésus

 

Les trouais grands Rouais aivínt aim’nè

D’lai myrrhe, de l’or et peu de l’encens ;

Çai emp’llissot l’étaûle, si bé

Qu’José et Mairie, discrét’ment,

Ne saivínt pu laivou se fourrai.

 

L’bôrger n’aivot ren ai eufri.

Bé sûr el airot pu aim’nai

 chti gnô, eune jôlie beurbi,

Vou bin eún p’tiot suyô tèillé

Dans eún nôy’té; lâ ! es n’ai ren

Et el en âst tôt épieurè.

 

Tôt d’eún côp és leuve, tôt côrant

Es sort, peu dans eún près s’en vai

Tôt ai côtai d’l’étaûle, laivou

Qu’poussent des paiqu’rettes ; vite el en fait

Eún grôs bôquet, peu c’ment eún fô

R’tône ai lai crouèche tôt ému,

Chouai ai g’nô et sans ren dire

Tend ses fieurettes ; ailors Jésus,

Qu’étot restè de guiaisse d’vant lai myrrhe

L’or et l’encens, s’leuve, sourit,

Et daivou ses p’tiotes minettes

Prend le bôquet et tôt raivi

Pôse ses léves su les paiqu’rettes,

Les laiche eún môment, peu les béille

A gaiçon qu’ast tôt ébaubi

 

Lor, ôh mirac’lle ! tel du corail,

Pairtôt laivou qu’l’Enfant Béni

Ai pôsé sai bouche, les fieurettes

Sont d’venu rôge…ai v’lai lai caûse

Qu’dans nos jaidins, les biainches paiqu’rettes

Ant l’bord de lôs pétales tôte rôse.

Tout près de chez nous, par une belle nuit

Quand une jolie lumière s’alluma

Dans les cieux vers minuit

Alors que de joyeux gloria

Eclataient sur la terre

Tous les bergers dans la montagne

Avec leurs beaux troupeaux, dare-dare

Descendirent dans la verte campagne.

 

Ils arrivèrent au même moment

Que les Rois mages, ces grands souverains

Venus apporter des présents

Au Roi nouveau, leur benjamin.

 

Il y avait parmi les bergers

Un tout petit garçon qui avait pu

Au milieu des ménétriers

Se faufiler tout près de Jésus.

 

Les trois grands Rois avaient amené

De la myrrhe, de l’or et de l’encens ;

Ça emplissait l’étable, si bien

Que Joseph et Marie, discrètement

Ne savaient plus où se mettre.

 

Le berger n’avait rien à offrir,

Bien sûr il aurait pu amener

Au petit enfant, une jolie brebis

Ou un petit sifflet taillé

Dans un noisetier ; hélas, il n’a rien

Et il en est tout éploré

 

Tout d’un coup il se lève ; tout courant

Il sort, et dans un pré s’en va,

Tout à coté de l’étable, là où

Poussent des pâquerettes ; vite, il en fait

Un gros bouquet, et comme un fou

Retourne à la crèche tout ému,

Tombe à genoux et, sans rien dire

Tend ses fleurettes ; alors Jésus

Qui était resté de glace devant la myrrhe

L’or et l’encens, se lève, sourit,

Et avec ses petites mains

Prend le bouquet et tout ravi

Pose ses lèvres sur les pâquerettes,

Les laisse un moment, puis les donne

Au garçon qu’était tout ébaubi

 

Alors, ô miracle ! Tel du corail,

Partout où l’Enfant Béni

A posé sa bouche, les fleurettes

Sont devenues rouges ; et voilà la cause

Que dans nos jardins, les blanches pâquerettes

Ont le bord de leurs pétales tout rose.

Archive proposée par Patrick BAREILLE

Et si on prenait contact ?

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