Les Auvens de Noué / Calendrier de l'Avent

Dimanche 1er Décembre 2024

Chemin de Croix  

air d’église de la fin du XIXème siècle arrangé par François TILLEROT

accordéon : François TILLEROT – vielle : Christian CITEL

Baillaide des Noués pardus / Ballade des Noëls perdus

Un texte écrit par Christian CITEL – Novembre 2024  

Dreûmez don dans l’airmouère

Jolis Noués des zâutes foués

Sârrés su l’étaigére

Y-i sais ben qu’vos zôtes lai

Ent’ les boules bairiôlées

Peu les oinges en paipier

Peu tot c’te Saint Frusquin

Qu’on pendot â saipée

 

On aivot l’coeûr ai l’aille

Lai cârrée empôyenot

Eul goût des escairgots

Oh, y’étot pas Versailles

Ma daivou l’jau â sang,

Les treuffes cheurtées peu l’fian,

Mouin’me dans not’ ch’tite mâyon

I s’crouèyint des bârons.

 

Paissai le jaur de l’an

On sârrot les âillements

P’on enfreumot l’ Noué d’l’an

Que n’sarvint pus ai ran

Dan î cairton freuché

Qu’aivot déji sarvi

Les quéze an’nées paissées

Jeusqu’ai l’an’née ai v’ni

 

Âtant qu’on ai queuriée

Ô Noué ! Qu’a sont paissés

Ma d’peu qu’a sont r’pairtis

Y’ai du monde qu’ai suivi

Des qu’y se bichint sos l’gui

Des pairents, des aimis

N’sais pas lai qu’sont paissés

On n’ les ai pas r’trou-és.

 

D’aivis qu’yost dans l’cairton

 mitan des santons

Qu’â sont ben rare cheusus

To cée qu’on ai pardus

 

Soffeuye âriée vent du temps que paisse, ch’tit vent,

Pan’ne lai jeûnesse peu raimaisse les « aivant »

Te laiches ai pouène les traices de l’ancien temps

Grand r’louaige élourdissant, époulvâdant

T’empiges dans tes aigueûyes c’ment dan eune ronde

Les âjdeus peu les héyars du paur monde.

 

Les Noués pardus, les p’tiots bonheûrs,

« Tant pis ne bole, faut bin ne deûre »

Dormez dedans l’armoire

Jolis Noëls d’autrefois

Rangés sur l’étagère

Je sais bien que vous êtes là

Entre les boules bariolées

Et les anges en papier

Et tout ce St Frusquin

Qu’on pendait au sapin

 

On avait le coeur content

La maison empoisonnait

L’odeur des escargots

Oh, c’était pas Versailles

Mais avec le coq au vin

Les patates sautées et le  flan

Même dans notre petite maison,

On se prenait pour des barons

 

Passé le jour de l’an

On rangeait les ustensiles

Et on enfermait le Noël de l’an

Qui ne servaient plus à rien

Dans un carton avachi

Qu’avait déjà servi

Les quinze années passées

Jusqu’à l’an prochain

 

Autant a t’on crié

Ô Noël! Qu’il sont passés

Mais depuis qu’ils sont repartis

Il y a  des gens qui ont suivi

Des  avec qui on s’embrassait sous le gui

Des parents, des amis

Je ne sais pas où ils sont passés

On ne les a jamais retrouvés

 

Je crois que c’est dans le carton

Au milieu des santons

Qu’ils sont sans doute tombés

Tous ceux qu’on a perdus.

 

Souffle donc vent du temps qui passe, mauvais vent

Balaie la jeunesse et ramasse les avant

Tu laisses à peine les traces de l’ancien temps

Grand horloge vertigineux, terrorisant,

Tu fais trébûcher dans tes aiguilles comme dans une ronde

Les aujourd’huis et les hiers des pauvres gens

 

Les  Noëls perdus, les petits bonheurs

Même si je pleure, il faudra bien accepter.

Et si on prenait contact ?

This site is protected by reCAPTCHA and the Google Privacy Policy and Terms of Service apply.

Pour recevoir tous les mois par mail l'actualité des Langues de Bourgogne...
...inscrivez-vous* au Jaicaissou, la Newsletter de chez nôs !

*En validant votre inscription, vous acceptez que Langues de Bourgogne mémorise et utilise votre adresse email dans le but de vous envoyer des emails d’informations. Conformément au « Règlement Général sur la Protection des Données », vous pouvez vous désinscrire à tout moment en écrivant à languesdebourgogne@gmail.com