Quand sur le vieux Morvan chenu,

Le vent fou hurle, pleure et gronde,

Le Petit Noël est venu

Pour consoler le pauvre monde.

Toujours à son front gracieux

Luit l’étoile, mais dans ses yeux

Il porte tristesse profonde.

—Petit Noël est en souci…

Petit Noël, sauveur des hommes,

Reste avec nous, demeure ici,

Bonnes gens que nous sommes !

Mais quels cadeaux aurons-nous donc,

Qui pourront bien le satisfaire ?

—Une fine couronne en jonc :

Tous nos pâtres savent en faire.—

Un petit sceptre en fer poli,

Léger, luisant et si joli :

De nos forgerons c’est l’affaire.

—Un globe bien clair, bien mignon,

Produit de notre verrerie.

—Un beau plat de chez Montagnon,

«A la Vierge Marie».

Le petit Noël est content

De ce que nous venons de dire.

—Je n’en demande pas autant,

Répond-il avec un sourire.

O bonnes gens de ce pays,

Donnez vos cœurs, vos cœurs amis,

Voilà tout ce que je désire.

Le mien pour vous ne peut changer:

Pauvres, souffrants, que sur tout j’aime,

Pour vous plaindre et vous soulager,

Il est toujours le même !